Quand l’or des Incas n’a pas sauvé Cuzco : la conquête brutale de 1533

Que vaut l’or d’un empire face à la soif insatiable de conquérants sans scrupules ? Le 15 novembre 1533, Francisco Pizarro entre dans Cuzco, le cœur sacré de l’empire Inca. Après l’exécution d’Atahualpa malgré une rançon colossale, quelques centaines d’Espagnols s’emparent des temples dorés, des palais millénaires, des sanctuaires du Soleil. Ce vision d’opulence se transforme en désolation : pillage systématique, destruction des trésors, instauration d’un régime de terreur. En quelques heures, Cuzco bascule, de la lumière Inca aux ténèbres de la colonisation.

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Contexte historique

Pour comprendre ce moment crucial, il faut remonter à la guerre civile inca. Atahualpa, l’un des fils de l’empereur Huayna Cápac, sort vainqueur d’un conflit fratricide contre son frère Huáscar. Mais son triomphe fragilise l’empire. Pendant ce temps, Francisco Pizarro, explorateur espagnol aguerri, débarque sur la côte péruvienne en 1531 avec une poignée d’hommes.

En novembre 1532, Pizarro attire Atahualpa à Cajamarca sous un prétexte pacifique, le capture, puis exige une rançon fabuleuse : remplir une pièce d’or à sa hauteur de bras, et deux autres de la même grandeur en argent. Quand la rançon est versée, Pizarro trahit ses promesses : l’Inca est jugé, baptisé sous la menace, puis exécuté le 29 août 1533.

L’élimination d’Atahualpa ouvre la voie vers Cuzco. Grâce à des alliés autochtones (et à des dissensions internes chez les Incas), Pizarro marche vers la capitale. Selon certaines sources, des ethnies comme les Kañaris, hostiles au pouvoir inca, rejoignent les Espagnols.

Le 15 novembre 1533, après une escarmouche préalable à l’entrée de sa troupe (avec Juan Pizarro et Hernando de Soto en avant-garde), Pizarro pénètre dans Cuzco sans grande résistance. Il déclare en place Manco Inca Yupanqui, un jeune prince inca, comme nouvel empereur — mais en réalité, un souverain-puppet sous contrôle espagnol.

Les personnages principaux

  • Francisco Pizarro : conquistador espagnol ambitieux, reconnu pour sa stratégie impitoyable. Il a su tirer parti des divisions internes de l’empire Inca.

  • Atahualpa : dernier empereur inca libre. Capturé à Cajamarca, il offre un extraordinaire tribut, mais est exécuté malgré tout.

  • Manco Inca Yupanqui : jeune prince couronné par les Espagnols après la chute de Cuzco. Au début, il semble coopératif, mais ses motivations et son destin sont complexes.

  • Quizquiz : général inca loyal aux partisans d’Atahualpa, il conduit des troupes contre les Espagnols avant de se retirer.

Une anecdote originale

Voici un aspect moins connu, peu raconté sur Wikipédia, mais intéressant : la couverture dorée du Coricancha. Le Coricancha, le temple du Soleil à Cuzco, était non seulement le cœur religieux de l’Inca, mais aussi littéralement recouvert d’or. Selon des récits de l’époque rapportés par les Espagnols eux-mêmes, les murs du Coricancha étaient plaqués d’or pur, reflétant magnifiquement la lumière du Soleil. Lors de la prise de Cuzco, les Espagnols fondent une grande partie de ce trésor : au lieu de conserver les plaques décoratives, ils transforment les orfèvreries en lingots, ce qui témoigne non seulement du pillage matériel, mais de la violence symbolique d’une conquête où la beauté sacrée est réduite à de simples lingots. Cette transformation brutalement utilitaire de l’or sacré dit beaucoup de la mentalité conquérante : ce qui était vénéré est désormais monnaie d’échange.

Un autre fait peu évoqué : Manco Inca, bien que couronné comme un Sapa Inca par Pizarro, plantera plus tard une rébellion. Mais, selon des études, il jouait la guérilla politique plutôt que militaire — il profitait des traditions religieuses que les Espagnols négligeaient : à chaque pleine lune, des rituels l’incitaient à suspendre le siège de Cuzco, ce qui permettait aux Espagnols de se ravitailler. Cette tactique mêlait résistance culturelle et militaire, montrant que Manco n’était pas juste un pion — mais un stratège, à sa façon.

Conséquences et portée

La prise de Cuzco marque un tournant : l’empire inca, malgré son organisation millénaire, vacille. Les Espagnols imposent leur domination non seulement par la force, mais aussi en utilisant les structures politiques incas à leur avantage (alliances, souverain-fantoche). Le pillage des richesses, la destruction des trésors, la conversion forcée et la création d’un nouveau régime colonial sont les prémices d’une colonisation brutale.

Mais la conquête n’est pas instantanément absolue : les résistances persistent. Quelques années plus tard, Manco Inca organise un siège de Cuzco (1536-1537), soulevant des milliers d’Indigènes. Cependant, malgré leur détermination, les Incas ne parviennent pas à reprendre définitivement la ville. Et les rivalités entre conquistadors eux-mêmes — notamment entre Pizarro et Diego de Almagro — compliquent la nouvelle ère coloniale.

Conclusion

L’entrée de Pizarro dans Cuzco le 15 novembre 1533 symbolise à la fois la fin d’un monde et le début d’un autre : l’empire inca, riche et spirituel, s’effondre sous la soif d’or et de pouvoir d’une poignée d’Espagnols. Ce moment n’est pas seulement une victoire militaire, mais un acte de trahison, de transformation culturelle et de violence symbolique.

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